La diplopsychophysiologie
L’univers dipsien est régi par une trinité comprenant une nature, un personnage (codamensis) et des modes de communications. Les liens étroits qui s’opèrent entre les divers protagonistes créent une matrice équilibrée (l’Être) qui symbolise une réflexion de DIPS.
DIPS
DIPS est le diminutif de diplopsychophysiologie et du même cas le nom d’emprunt de Patrick Frei lorsqu’il crée. On ne peut pas clairement définir si c’est l’artiste (DIPS) qui a pris possession de la personne de Patrick Frei ou si c’est l’inverse. On peut par contre imaginer que l’un a mûri dans le subconscient de l’autre, le nourrit et modifie sa façon de vivre. Diplo, un raccourci de diplomatique, considérant que l’art ou toute forme de création est un outil ou un moyen universel de partage d’idées. L’art a bien entendu une souche culturelle délimitée par l’environnement et les ressources de l’artiste lorsqu’il compose, mais il devrait (ne considérant ici pas les états qui appliquent la censure) néanmoins avoir une portance planétaire. La psychophysiologie est une science qu’a découvert Patrick Frei lorsqu’il était à l’université de Lausanne. Elle a provoqué en lui une soif de savoir et une envie de porter un regard sur les capacités intellectuelles conscientes et inconscientes de l’individu, soit la force d’un organe complexe qu’est le cerveau. La démarche de l’artiste est philosophique et non scientifique. Il tente par une pratique bien établie de porter un regard sur des environnements, des individus et des interactions. La diplopsychophysiologie est un ensemble d’éléments conscients et inconscients qui émanent de l’artiste ou de son environnement pour tenter de comprendre le monde extrinsèque et intrinsèque de chaque être vivant par une forme créatrice à portance universelle. Elle n’est ni jugement, ni vérité. Elle est réflexive ou naïve et invite au partage d’idées et de compréhension de notre monde. L’art agit sur nos émotions qui sont parfois très complexes et difficilement explicables. Nous pourrions donc nous poser la question du but de l’art. N’est-il finalement pas un moyen de compréhension des capacités de l’être humain par des formes bien diverses? Il nous rassemble et nous divise, mais à chaque fois il nous procure un sentiment qui porte un jugement personnel et invite au partage d’idées.
La nature
La nature est la source première d’inspiration, elle est l’essence même de toute chose. Elle représente l’équilibre, la vie et la mort dans son extrêmité. Elle est l’énergie de l’ensemble, l’endroit de création et le lieu où DIPS se met en scène. Il l’aborde de différentes manières. Instinctivement lorsqu’il se laisse guider par l’instant (le moment présent) en ouvrant les portes de l’inconscient. Il l’illustre de manière figurative en noir et blanc lorsqu’il souhaite la symboliser. Et la voie du réalisme en couleur lorsqu’il souhaite faire jaillir sa beauté.
Codamensis
Codamensis est le personnage central de la mise en scène de DIPS pour symboliser une réflexion sur le développement de notre espèce (Homo sapiens-sapiens), son évolution et la manière dont il interagit avec son environnement. Son enveloppe structurale est identique d’un tableau à l’autre et crée un sentiment d’unité. Il est toutefois régi par un certain nombre de codes qui diffèrent selon la composition, le message et les formulations inconscientes de l’artiste. Les couleurs, les formes géométriques, les mots, les formes figuratives représentent des émotions, des situations de vie, des sensations, des réflexions, une grande quantité d’expériences qui font le vécu et définissent la singularité de codamensis.
Les modes de communications
L’observation des interactions qui s’oppèrent entre les êtres vivants est un sujet essentiel de la démarche philosophique de DIPS. Il tente de déceller les différentes formes de communication qui lient les individus entre eux, à la nature et à elle-même. Dans sa démarche artistique, DIPS représente des modes de communication.
Le mode de communication de la nature est le plus souvent représenté par une série d’ondulations en noir et blanc à l’intérieurs desquelles se lient des formes de représentations d’éléments de la biosphère.
Codamensis utilise une alphabète géométrique très stricte qui correspond à des mots ou des phrases de la langue française.
Le système de codage:
Les figures géométriques (polygones) en deux dimensions représentent des lettres de l’alphabet et leur assemblage des mots de la langue française ou anglaise.
Pour comprendre le système de codage il faut aborder les figures géométriques de la manière
suivante:
- Une seule couleur par figure géométrique et différente des autres polygones.
- À chaque polygone correspond une lettre de l’alphabet et sa position dans un assemblage pour constituer un mot. L’ordre des lettres de l’alphabet dépend de sa couleur.
- En se référant au cercle chromatique on peut définir la position de la lettre de l’alphabet dans un mot, la première position appartient à la couleur jaune, la suite dépend de la lecture dans le sens inverse des aiguilles d’une montre du cercle chromatique des couleurs.
- Pour définir la lettre de l’alphabet il faut se référer à l’angle de la figure géométrique qui pointe le plus haut.
- Pour les triangles, 15° (A), 30° (B), 45° (C), 60° (D), 75° (E), 90° (F), 105° (G), 120° (H), une base verticale et angle opposé à gauche de la médiatrice (I) et une base
- verticale et un angle opposé à droite de la médiatrice (J).
- Pour les quadrilatère, 45° orienté à gauche (K), 60 ° orienté à gauche (L), 75° orienté à gauche (M), 90° (N), 75° orienté à droite (O), 60° orienté à droite (P) 45° orienté à droite (Q), le fer de lance (R), le losange (S), le parallélogramme (T) et le rectangle (U).
- Pour les pentagones, le pentagone régulier (V), le pentagone avec angle rentrant (W) et le pentagone quelconque sans angle rentrant (X).
- Pour les hexagones, l’hexagone avec au moins un angle rentrant (Y) et l’hexagone sans angle rentrant (Z).Les figures géométriques (polyèdres) en trois dimensions représentent également des lettres de l’alphabet, mais leur assemblage des mots de langue allemande.
l’Être
Par la mise en scène des éléments énumérés ci-dessus, DIPS offre à sa manière une réflexion sur la vie, ses acteurs et leurs interactions. L’Être est l’équilibre qui permet la vie, la symbiose de toutes formes vivantes qui agissent, s’adaptent ou modifient leurs milieux. Il depend de l’harmonie entre l’espace et le temps, rien ne naît ni ne meurt, chaque élément appartient à un ensemble qui se transforme et implique forcément des adaptations et des modifications à petite ou à grande échelle. L’Être est également l’instant où l’artiste ressent que sa toile est terminée, qu’il a pu saisir un moment de réflexion et que sa démarche artistique prend fin.